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Trump ignore la période de transition présidentielle et procède à la 9e exécution fédérale

Jamais depuis 130 ans un président américain n’aura autant appliqué la peine de mort : le nombre d’exécutions fédérales a triplé aux États-Unis sous l’administration de Donald Trump, en pleine période de transition présidentielle et au milieu d’une grande crise sanitaire.

Pour rappel, le gouvernement américain avait mis fin en 2020 au moratoire sur les exécutions fédérales qui était en vigueur depuis dix sept ans. La reprise des exécutions avaient été condamnées par plusieurs organisations internationales.

Les chiffres sont alarmants sous le mandat de Donald Trump : 9 exécutions ont eu lieu depuis la reprise des exécutions fédérales. La dernière en date est celle de Brandon Bernard, exécuté le jeudi 10 décembre en pleine transition présidentielle. Selon Robert Owens, l’avocat de Brandon Bernard, cette dernière exécution est « une tache sur le système de justice pénale américaine.

Robert Owens est également l’avocat de Hank Skinner, qui attend dans le couloir de mort du Texas depuis 1995 et qu’ECPM soutient depuis 10 ans.

Des décisions aux airs d’un massacre inédit 

L’accélération des exécutions fédérales par le gouvernement Trump est saisissante. D’une part, c’est un record pour les États-Unis puisqu’il n’y a eu que trois exécutions fédérales au cours des 45 dernières années, selon Ngozi Ndulue, directrice de recherches au Centre d’information sur la peine de mort (DPIC).

D’autre part, les exécutions ont lieu malgré le bilan alarmant de la crise sanitaire dans le pays. Plusieurs ONG dont ECPM ont maintes fois appelé à la clémence; mais l’irruption du Covid-19 chez certains bourreaux n’aura réussi qu’à reporter les exécutions de quelques jours, bien que certains membres de l’équipe des bourreaux ayant participé à la dernière exécution fédérale aient été diagnostiqués positifs.

Dernièrement, le gouvernement rompt avec une tradition présidentielle puisque depuis 130 ans, la tradition veut que les présidents sortants sursoient aux exécutions en attendant l’arrivée de leur successeur, rappelle Le Huffigton Post

Jamais aucun président des États-Unis n’aura autant exécuté que lui en 130 ans ! A lui tout seul, Il aura approuvé l’exécution du quart des prisonniers dans le couloir de la mort.
(France Inter, 10 décembre 2020)

La peine de mort aux États-Unis après le 20 janvier ? 

Bien que Joe Biden soit parmi des sénateurs démocrates qui aient approuvé le recours à la peine de mort pour une soixantaine de nouveaux crimes en 1994 (1994 Crime Bill), le nouveau président américain a expliqué qu’il ne signerait aucune exécution et que son gouvernement cherchera à faire abolir la peine de mort.


Lire notre article sur l’enjeux de l’élection américaine 2020 sur la situation de la peine de mort

Since 1973, over 160 individuals in this country have been sentenced to death and were later exonerated. Because we can’t ensure that we get these cases right every time, we must eliminate the death penalty. https://t.co/o9LQHWwmt7

— Joe Biden (@JoeBiden) July 25, 2019

This morning, the Department of Justice announced they would resume capital punishment. Let me be clear: capital punishment is immoral and deeply flawed. Too many innocent people have been put to death. We need a national moratorium on the death penalty, not a resurrection.

— Kamala Harris (@KamalaHarris) July 25, 2019