Bonjour Pepe, pour commencer, pourriez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Pepe Julian Onziema et je vis à Kampala en Ouganda. Je travaille pour l’ONG Sexual Minorities in Uganda (SMUG). Je suis un homme transgenre et un activiste depuis plus de 20 ans. Aussi horrible que la situation puisse être en Ouganda, je suis fier de dire que je vis toujours dans mon pays.
Faire partie de la communauté LGBTQIA+ en Ouganda
Comme vous le savez, la loi Ougandaise prévoit la peine de mort pour le motif « d’homosexualité aggravée ». Depuis le passage de cette loi, des condamnations ont-elles été recensées ? Qu’est-ce que cela implique d’être un membre de la communauté LGBTQIA+ aujourd’hui en Ouganda ?
Depuis le passage de la loi Anti-homosexualité en mai 2023, ratifiée par le président, nous avons publié un rapport qui enregistre 1 053 cas de septembre 2023 à mai 2024. Les cas passibles de la peine de mort pour le motif « d’homosexualité aggravée » sont au nombre de 13, répartis dans tout le pays. La Direction du service public a publié une circulaire mentionnant que quiconque accusé en vertu de la loi doit d’abord passer par ses bureaux avant toute forme de condamnation.
Actuellement, nous avons décompté 13 cas de personnes accusées en vertu de cette loi. Pour l’instant, elles sont en détention provisoire et aucune sentence n’a été prononcée.
Depuis le passage de la loi Anti-homosexualité en mai 2023, ratifiée par le président, nous avons publié un rapport qui recense 1053 cas de septembre 2023 à mai 2024.
Ensuite, qu’est-ce que cela implique d’être un membre de la communauté LGBTQIA+ en Ouganda de nos jours ? Pour être précis, nous suivons 1053 personnes. On relève que nombre d’entre elles se retrouvent expulsées du logement qu’elles louent ou de leur propre foyer familial qui n’accepte pas leur appartenance à la communauté LGBTQIA+.
Lorsqu’une personne LGBTQIA+ est arrêtée, qu’il s’agisse d’un homme gay, d’une femme transgenre, d’un homme transgenre ou un d’homme queer, la police procède à un examen dans un premier temps, pour prouver que la personne a commis un acte homosexuel. Les personnes sont déshabillées et leurs parties intimes sont examinées de force par la police dans le but de prouver qu’ils ont eu ce qu’ils appellent du « sexe gay ». Ce type de discrimination augmente de manière importante.
Les autres formes de violence sont les arrestations arbitraires et le chantage, qui d’ailleurs sont souvent étroitement liés. Par exemple, lorsqu’une personne se retrouve expulsée par un propriétaire immobilier, ce dernier contacte également la police. Ensuite, si la personne expulsée souhaite régulariser sa situation elle se retrouve confrontée aux services policiers qui usent également des moyens de pression que sont l’extorsion de fonds et le chantage. Ainsi elle peut espérer ne pas être torturée, examinée, photographiée de force, voire même être dénoncée aux médias. L’extorsion et le chantage peuvent aussi provenir de propriétaires, employés ou encore partenaires amoureux.
En clair, il y a différentes nuances de violences, certaines légales et d’autres non, mais il est évident que certaines personnes instrumentalisent la loi pour extorquer ou faire chanter des membres de la communauté LGBTQIA+.
Nous savons que vous avez séjourné en prison à plusieurs reprises : qu’est-ce que cela implique d’être une personne gay ou transgenre emprisonnée en Ouganda ?
C’est affreux. À titre personnel, j’ai été en détention à six reprises, la dernière fois datant de 2016. À cette période, quand vous partiez en détention, la police exigeait que vous abandonniez tous vos effets personnels, que ce soit de l’argent, votre montre ou une bague par exemple. Ensuite, vous devez retirer vos vêtements, votre ceinture, vos chaussures et chaussettes, absolument tout. La pièce où l’on est reçu est aussi très sale.
Je me souviens d’une fois, au moment où l’officier me poussait à l’intérieur de la cellule : « Occupez-vous de celui-ci », a-t-il lancé aux autres prisonniers. Il est fréquent que les officiers se servent des autres détenus pour faire pression sur les nouveaux, les extorquer ou autre. Il y a des détenus récidivistes dans ces prisons, qui finissent toujours par sortir en soudoyant la police. Certains détenus et officiers conspirent et travaillent ensemble.
À ce moment-là, je portais toujours mon caleçon, et à peine je me suis fait pousser dans la pièce que l’un des détenus récidivistes a commencé à me frapper. Il a continué ainsi jusqu’à s’arrêter et me dire de partir prendre une douche. C’est une sorte de bizutage pour les nouveaux détenus. Une fois arrivé dans la douche, il y a de l’eau et du savon à disposition mais ils finissent par dire « Pourquoi utilises-tu l’eau et le savon ? As-tu payé pour cela ? », tout en accordant l’entrée en cellule seulement aux détenus propres. C’est une étape réellement difficile, d’autant plus que je m’identifie comme un homme transgenre. J’ai donc été incarcéré avec des détenus masculins, sans aucune intimité lors de cette étape. Deux autres nouveaux détenus étaient aussi présents et m’ont proposé leur aide en me cachant avec un vêtement tout en me priant de faire vite. C’est comme cela que j’ai réussi à prendre cette douche et ai pu sortir de cette situation. Après cela, un des officiers accepta que je garde mes lunettes car sans elles je ne vois pas très bien. Cependant, une fois entré, un homme très grand qui était semble-t-il à la tête du groupe de détenus m’a demandé : « Pourquoi portes-tu des lunettes ? Tu te crois spécial ? » et commença à me frapper jusqu’à que je perde l’audition de mon oreille gauche. J’ai eu recours à une opération chirurgicale à cause de cela.
À cette époque, il y avait deux hommes transgenres, dont moi et une femme transgenre détenu·es. Nous étions tous·tes extrêmement malmené·es, moi tout particulièrement car j’essayais de me défendre en répondant : « Pourquoi vous me faites subir cela ? ». J’ai même dû faire un bilan médical général après m’être fait frapper par plusieurs détenus. La justification de ces actes violents était : « Ce sont des homosexuels. Donc nous devons les traiter comme ils le méritent ».
Avant d’être incarcéré, un collègue et moi, avions posté un tweet avertissant de notre arrestation par la police. Cette publication a permis aux gens aux États-Unis et partout dans le monde d’être alerté·es et de contacter leurs ambassades en Ouganda pour demander : « Qu’arrive-t-il à ces activistes ? Pouvez-vous contacter le commissariat où ils se trouvent et effectuer un suivi de leur situation ? ». C’est ce qui nous a sauvés car au moment où nous avons obtenu notre droit de sortie, mes co-détenus étaient sur le point de me violer. C’est à ce moment précis que le cadenas de la cellule s’est déverrouillé et que cela s’est arrêté. Je suis toujours traumatisé par cette période et malgré la volonté de poursuivre mon activisme, je suis parfois envahi par la peur.
Comment votre organisation opère-t-elle depuis la décision du Bureau des ONG Ougandais de proscrire SMUG ? Comment poursuivre vos actions dans ce contexte-là ?
Le Bureau des ONG a pris la décision de fermer SMUG de manière illégale car nous n’étions pas enregistrés auprès d’eux. Dans les faits, il n’y aucune démarche légale qui justifie cette décision car nous avions voulu nous enregistrer auparavant, ce sont eux qui ont refusé.
Ensuite, comment poursuivons-nous nos actions dans ce contexte ? Nous connaissons et chérissons notre droit à l’association. La constitution Ougandaise autorise le droit à l’association même si une organisation n’est pas enregistrée auprès d’une institution légale. Nous avons fait le choix de poursuivre nos actions, malgré le fait que nous ne soyons enregistrés nulle part, car nous avons une communauté de millions de personnes LGBTQIA+ à travers le pays et nous nous devons de continuer à les aider. Pour cela, nous avons décidé de scinder la communauté LGBTQIA+ du pays en plus petits groupes, par lesquels nous documentons les violations, construisons une force de plaidoyer, d’organisation et des capacités financières. De plus, certaines organisations ont pu être enregistrées auprès du Bureau des ONG et nous les accompagnons dans la compréhension et l’exécution des paramètres légaux à respecter.
Nous avons fait le choix de continuer nos actions, malgré le fait que nous ne soyons enregistrés nulle part, car nous avons une communauté de millions de personnes LGBTQIA+ à travers le pays et nous nous devons de continuer à les aider.
Notre directeur exécutif, moi-même et notre organisation sommes au premier plan. Nous ne nous sommes jamais cachés et sommes très ouverts à tel point que nous sommes sollicités comme force de consultation auprès du gouvernement Ougandais lui-même. Cet accrochage avec le bureau des ONG n’a pas été bénéfique pour le gouvernement comme pour notre communauté. Nous avons dû trouver un terrain d’entente. À force de discussion nous avons statué pour une sorte d’accord qui induit que nous pouvons continuer à travailler mais nous ne sommes pas autorisés à avoir des locaux ni à effectuer des rassemblements publics (les rassemblements dans l’espace privés étant toujours autorisés). Donc, étant des activistes, nous avons adopté une posture de « attrape-moi si tu peux ». La notion de fuite à tendance à être utilisé de manière négative mais dans un pays comme le nôtre nous devons adopter un tel état d’esprit pour survivre. Nous développons de nombreuses mesures de sécurité pour nous assurer que notre communauté a les ressources pour se rassembler et fonctionner simultanément.
Nous sommes en dialogue constant avec le gouvernement et d’ailleurs, il y a à peine deux heures aujourd’hui, nous rencontrions les membres du parlement dans le cadre d’une intervention de sensibilisation sur les violations des droits humains sur la communauté LGBTQIA+ et des conséquences de la loi qu’ils avaient promulguée. La plupart n’étaient pas informés ou ont avoué avoir été persécutés et intimidés pour influencer leur décision.
L’influence colonialiste: impact et perspectives de réflexion
Votre dernière interview aux États-Unis date de 2014, sur le plateau de John Oliver, et ce fût l’occasion d’aborder l’influence des idéologies et colonialismes britanniques et américains sur les politiques Ougandaises. Depuis cette interview, pensez-vous que cette influence est toujours existante ?
Je pense que la situation a empirée depuis 2014. Ma transidentité n’est pas cachée, j’en suis fier et je vis toujours en Ouganda. J’insiste sur le fait que je ne souhaite pas partir malgré l’homophobie et la transphobie importées au sein de mon pays. Bien sûr que nous vivons dans un contexte où l’idéologie colonialiste est toujours présente, elle évolue même. Nous pouvons témoigner que l’arrivée d’une nouvelle vague d’américains dans le pays, introduit à nouveau et renforce ce colonialisme à travers des lois homophobes. Nous avons souvent exprimé que l’homophobie a en fait été importée en Ouganda.
Voyez-vous, je suis issu d’un clan avec des croyances très traditionnelles, mais d’où je viens l’homosexualité n’est pas un crime. En réalité, dans mon clan, les personnes transgenres sont considérées comme des entités mythiques qui guident nos valeurs traditionnelles. Donc quand j’entends des néocolonialistes dire que l’homosexualité est africaine (d’ailleurs, les personnes qui affirment cela ne sont jamais africaines), j’aimerais rappeler qu’à cause de la défaillance du système étatique ougandais il est très facile d’insuffler les idéologies colonialistes et homophobes à la gouvernance.
Comme exprimé plus tôt, j’étais en échange avec les membres du parlement plus tôt aujourd’hui, et la plupart d’entre eux confirment cette idée et témoignent : « Lorsque j’étais enfant, il y avait des personnes comme cela (transgenre, ndlr). Mes parents m’en ont déjà parlé et nous ne les avons jamais discriminés. ». Cela démontre bien que la racine de ce problème est ailleurs, que les britanniques ne voulaient pas éveiller l’hostilité des ougandais et des africains pour mieux les coloniser. Au lieu que nous, ougandais et africains, remettions en question nos valeurs traditionnelles, nous devrions nous demander quelle est la réelle problématique de cette situation ?
La notion de religion comme abordée en Occident ne s’applique absolument pas en Ouganda. C’est simplement un argument pour décentrer le débat, car la vague actuelle de colonialisme avance que : « Si tu es religieux, tu t’alignes avec nous ». Cependant, dans la pratique ce n’est pas vraiment ce qui arrive. Malgré l’existence de la loi, il y a toujours des personnes qui dans leurs circonscriptions et communautés vont préserver et tenter de protéger les personnes homosexuelles car ils savent que cela fait partie de leurs valeurs traditionnelles. À contrario, nos dirigeants politiques promeuvent l’homophobie et la transphobie, soudoyés ou influencés par les relations avec certains états.
Nous avons souvent exprimé que l’homophobie a en fait été importée en Ouganda.
Vous avez dirigé le club de lecture de votre école. Considérez-vous la littérature comme un outil puissant en termes d’éducation et de communication ? Si oui, pensez-vous à des auteur.es ougandais.es qui abordent le sujet ?
Absolument ! J’ai initié ce club de lecture dans mon école lorsque j’avais 15 ans, et je considère que c’est à ce moment qu’est né mon militantisme. J’avais envoyé un bref article à un journal national ougandais et il a été publié. À ce moment, je me suis dit : « Oh, d’accord. En fait les gens peuvent vraiment prendre en compte nos revendications ? ».
La littérature est très importante. Je pense que l’une des raisons principales qui a mené notre pays vers des mouvements anti-genre et anti-LGBTQIA+, c’est qu’il n’existe pas de contenu écrit qui explique à nos propres citoyens que la transidentité et l’homosexualité sont des choses qui existent depuis très longtemps en Ouganda. Prenons l’exemple des militants anti-LGBTQIA+ qui utilisent la Bible, qui est une forme de littérature. Evidemment, ils choisissent d’utiliser les passages qu’ils souhaitent à leur avantage, mais cela reste un contenu écrit et donc puissant. Imaginez un monde où nous aurions écrit notre propre Histoire, où nos ancêtres auraient écrit à propos de notre clan et son histoire. D’après moi, l’homophobie n’aurait pas existé car nous aurions eu un support écrit auquel se référer. Il est primordial que nous relations et récrivions cette Histoire. Elle doit être exprimée comme avec l’interview que nous faisons aujourd’hui. Cela contribuerait grandement à notre cause.
L’une des personnalités qui a effectué un suivi de cette Histoire, et la professeure de droit de l’université de Makeria, Sylvia Tamale. Ensuite, je pense aussi au Dr. Stella Nyanzi, une anthropologue qui vit actuellement en exil en Allemagne. Elle a énormément écrit sur les thématiques d’identité de genre et d’orientation sexuelle, et l’importance de la littérature pour contrecarrer l’influence des idéologies occidentales sur l’homosexualité en Afrique. Enfin, en ce qui me concerne, je travaille à la rédaction de mon autobiographie pour raconter mon histoire et rajouter ma contribution à la littérature ougandaise déjà existante.
Rayonnement international de SMUG et mois des Fiertés
À présent, nous souhaiterions aborder le sujet du Prix International LGBTQIA+ 2023 de la ville de Paris, dont vous êtes le lauréat. Qu’est-ce que cette reconnaissance signifie pour vous ? Est-ce qu’une telle initiative a aidé à amplifier votre voix à l’international ?
Oui nous avons eu l’honneur de recevoir ce prix ainsi que 5000€, qui constitua une aide importante à ce moment-là. En effet, nous avions beaucoup de cas d’expulsions, d’arrestations, de passages à tabac et de viols et n’avions pas de ressources financières pour palier à cela. Nos partenaires nous envoyaient des fonds mais pas suffisamment rapidement et nous avions ce besoin très urgent d’argent. Lors de mon séjour en France, j’ai demandé à mes collègues combien de cas exactement nous étions en train de gérer et nous en avons comptés presque 30. Il fallait aider les personnes à se déménager, leur procurer une aide médicale et un support psychologique, avec l’aide de psychologues qui pouvaient payer pour cela.
Ensuite, l’encouragement politique français est très important. En dépit du fait que nous soyons anglophones, depuis la colonisation britannique, et que les personnes francophones sont peu nombreuses en Ouganda, une ambassade française se trouve à Kampala. L’initiative de la France, malgré sa présence disparate dans le pays, permet d’affirmer que les droits LGBTQIA+ sont des droits humains et améliore notre portée. Il était primordial de communiquer cette intention en désignant SMUG comme destinataire du prix. De plus, étant donné que nous sommes au mois des Fiertés et que la plupart des ambassades nous accueillent en reconnaissance de ce prix, j’ai communiqué ma gratitude au bureau de la ville de Paris, cherchant à ce que ce prix est la plus grande influence possible. Évidemment, l’aide financière a porté ses fruits mais elle doit être suivie d’un soutien politique. Nous avions demandé à l’ambassade française de Kampala d’accueillir au moins 10 ou 15 membres LGBTQIA+, pour permettre de confirmer l’engagement de la France pour les droits humains auprès de la communauté et rassurer ses membres.
Évidemment, l’aide financière a porté ses fruits mais elle doit être suivie d’un soutien politique.
Le mois de juin est le mois des Fiertés, c’est l’occasion de nous rappeler l’importance de défendre les droits LGBTQIA+ toute l’année. Nous souhaiterions savoir ce dont la communauté ougandaise a besoin pour ressentir le soutien de la communauté internationale, la société civile et le grand public ? Si vous deviez diffuser un seul message, lequel serait-il ?
En Ouganda, nous célébrons le mois des Fiertés en août habituellement, mais nous prenons évidemment part aux actions mondiales du mois de juin. Notre message est simple : ne pas laisser l’Ouganda disparaître des préoccupations, le pays a encore besoin de votre solidarité et de votre amour. Nous avons encore besoin de soutien pour augmenter la portée de nos actions et valeurs à travers toutes les sortes de médias.
Notre état et institutions juridiques aspirent à ce que la communauté internationale se taise. Croyez-en mon expérience, en tant que personne qui a subi des violences dans mon propre pays pour le simple fait d’être moi-même, les institutions juridiques essaient de faire taire les réactions internationales et les atteintes aux droits humains ont toujours lieu. Nous avons décidé de publier le rapport sur ces violations durant le mois des Fiertés car nous voulions que les gens partout dans le monde n’oublient pas la situation en Ouganda.
Si vous disposez de ressources financières, faites-en don au bon endroit, nous avons encore beaucoup de personnes qui ont besoin de notre soutien, c’est ce pourquoi nous avions initialement créé SMUG Internationl. Enfin, nous voudrions demander aux ambassades de faciliter la délivrance de visas pour les personnes qui ont besoin de quitter le pays, définitivement ou temporairement. Certaines personnes ont simplement besoin de s’exiler un moment pour respirer afin de revenir avec de meilleures stratégies pour assurer leur sécurité.
Nous avons encore besoin de soutien pour augmenter la portée de nos actions et valeurs à travers toutes les sortes de médias.