
Les Congrès régionaux : une étape importante avant les Congrès mondiaux
Chaque Congrès mondial est précédé d’un Congrès régional et permet d’adresser la problématique de la peine de mort et de son abolition à l’échelle locale. Malgré une tendance mondiale qui tend vers l’abolition universelle, certaines zones géographiques restent un challenge, l’Asie de l’Est en fait partie.
En novembre 2025, l’équipe ECPM et ses partenaires vont concentrer leurs efforts à Tokyo au Japon, du 7 au 9 novembre 2025, au sein de l’Université de Rissho. L’objectif étant de rassembler les acteur·ices de la société civile, membres de la diplomatie, presse et magistrat·es, pour construire un dialogue et une stratégie commune vers l’abolition.
Au Japon, les condamnés à mort vivent dans la peur et l’isolement permanents, souvent pendant des décennies, sans savoir quand leur exécution aura lieu. Ce silence et ce secret constituent en eux-mêmes une forme de traitement inhumain. En faisant entendre leur voix à Tokyo, nous voulons que ce congrès mette en lumière la réalité humaine qui se cache derrière la peine capitale et montre que le changement est à la fois nécessaire et possible.
Yuichi Kaidō, Président du Center for Prisoners’ Rights (CPR)
La tenue de ce congrès à Tokyo est hautement symbolique. Le Japon est l’une des rares démocraties au monde à maintenir la peine de mort, mais c’est aussi un pays où la communauté juridique, la société civile et des affaires emblématiques commencent à remettre en question sa légitimité. En ouvrant le dialogue ici, aux côtés de nos partenaires de toute l’Asie de l’Est, nous voulons créer une dynamique pour un avenir sans exécutions.
Raphaël Chenuil-Hazan, Directeur général d’ECPM

La peine de mort en Asie de l’Est et au Japon : entre rétention et signes de changement
Jusqu’à présent, le Japon maintient et applique la peine de mort. Les exécutions sont menées dans le plus grand des secrets, les prisonniers n’étant informés de leur exécution que quelques heures à l’avance. Bien que l’opinion publique soit encore largement favorable à la peine capitale, des affaires très médiatisées, telles que l’acquittement d’Iwao Hakamata en 2024 après 46 ans passés dans le couloir de la mort, ont ouvert de nouveaux débats sur les risques d’erreurs judiciaires et le coût humain des exécutions. La sœur de Hakamata, Hideko, participera au Congrès.
Alors que la tendance à l’abolition de la peine de mort est assez constante dans certaines régions du globe, en particulier en Afrique, avec en moyenne une abolition par an au cours des cinq dernières années, l’Asie reste le continent où le taux d’exécutions est le plus élevé au monde. Au 1er janvier 2025, 14 pays d’Asie avaient aboli la peine de mort pour tous les crimes, un pour les crimes de droit commun, six avaient instauré un moratoire sur les exécutions et 28 étaient favorables au maintien de la peine capitale.
En revanche, des signes positifs apparaissent : la Mongolie a aboli la peine de mort en 2015, la Malaisie a mis fin à la peine de mort obligatoire en 2023 et, à Taïwan, une récente révision constitutionnelle a ouvert le débat sur ses garanties.
Malgré ces avancées positives la situation de la peine de mort reste encore très complexe dans certains états. Notamment en Chine et en Corée du Nord, ou l’accès aux informations officielles concernant les condamnations et exécutions est difficile. Ces deux pays ont procédé à des exécutions en 2024. Enfin, en janvier 2025, Taïwan a procédé à sa première exécution en cinq ans, tandis que le Japon a repris les exécutions en juin, la première depuis trois ans.

Se rendre au Congrès régional de Tokyo
Vous êtes diplomate, magistrat·e ou acteur·ice de la société civile et souhaitez prendre part au 5e Congrès régional sur la peine de mort ? Pour participer à cet événement charnière de la communauté abolitionniste, merci de vous inscrire via le formulaire suivant :
Retrouver le programme :

Une conférence de presse aura lieu au Foreign Correspondents’ Club of Japan (FCCJ) le mardi 4 novembre de 14h à 15h.
Pour participer à la conférence de presse ou au Congrès, voir les contacts ci-dessous.
Ensemble contre la peine de mort – ECPM
Bertin Leblanc · 07 70 11 12 43 · bleblanc@ecpm.org
Aurélie Chatelard · 06 19 92 03 31 · achatelard@ecpm.org