ECPM appelle les autorités du Burkina Faso à renoncer à ce projet de loi et à réaffirmer leur engagement en faveur d’une justice sans peine capitale, conforme au droit international des droits de l’Homme.
Le retour de la peine capitale constituerait un recul sans précédent pour la protection de la dignité humaine et un isolement du pays face à la dynamique abolitionniste régionale et internationale.
explique Aminata Niakaté, présidente d’ECPM
À l’occasion du point de presse tenu à l’issue du Conseil des ministres, le ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les Institutions, Garde des Sceaux, Edasso Rodrigue Bayala, a annoncé que la peine capitale serait rétablie pour plusieurs infractions, notamment la haute trahison, les actes de terrorisme et les actes d’espionnage.
Le projet doit désormais être examiné et adopté par l’Assemblée législative de transition.
ECPM rappelle que la peine de mort constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant, incompatible avec les valeurs universelles portées par la société burkinabè.
« Son rétablissement ne saurait avoir aucun effet avéré sur la sécurité ou sur la lutte contre le terrorisme. Il ne ferait qu’alimenter l’illusion dangereuse selon laquelle la peine capitale pourrait protéger la société ou réduire la criminalité. » poursuit Aminata Niakaté.
Le Burkina Faso a aboli la peine de mort en droit commun en 2018, sous la présidence de Roch Marc Christian Kaboré, la dernière exécution remontant à 1988.
En 2025, 113 États ont aboli la peine de mort en toutes circonstances, 9 l’ont abolie pour les crimes de droit commun, 29 observent un moratoire sur les exécutions et 47 restent rétentionnistes. En Afrique, la tendance est également à l’abolition : 45 États africains ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique, confirmant un mouvement régional en faveur d’une justice respectueuse du droit à la vie.
Bertin Leblanc · 07 70 11 12 43 · bleblanc@ecpm.org
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